Géa Augsbourg | Saisir les gens et les lieux

9 octobre 2013 au 12 janvier 2014

L’exposition

Artiste suisse romand majeur du 20ème siècle, Géa Augsbourg (1902-1974) est un touche à tout qui a marqué les esprits durant plusieurs décennies. Dessinateur, peintre, céramiste, journaliste, cette figure notable du monde de l’art s’est rendu inclassable par une œuvre protéiforme. Sur une proposition des commissaires Gabriel Umstätter et Jean-Marie Antenen, la Maison du Dessin de Presse à Morges a l’honneur de présenter une sélection de dessins et de documents originaux issue des collections du Musée historique de Lausanne et de la Bibliothèque cantonale et universitaire-Lausanne.

L’accrochage se concentre essentiellement sur ce qui a amené l’artiste à se distinguer: le portrait et le reportage dessiné. Ces genres, qu’on retrouve tout au long de sa carrière, apparaissent comme sa part du travail la plus durable et la plus novatrice. L’exposition « Saisir les gens et les lieux » est constituée d’ensembles complets de dessins originaux. L’occasion de découvrir, entre autre, son reportage en Amérique du Nord effectué en 1949 et publié dans Libération, ainsi que diverses chroniques réalisées pour la presse romande au début des années 1960, riches en portraits de personnalités locales.

Biographie

Né à Yverdon en 1902, Géa Augsbourg est un des artistes suisses marquants de son temps. Il a suivi une formation de dessinateur-géomètre avant de fréquenter l’Ecole cantonale de dessin de Lausanne. Plutôt marginal, il peine à se plier à la discipline et aux conventions académiques. Il quitte prématurément l’enseignement pour se lancer dans une carrière de peintre au modernisme modéré, dans le goût de la jeune peinture romande de l’époque. Installé à Cully, il se lie avec le peintre R.-T. Bosshard et l’écrivain Paul Budry. Ce dernier lui fait rencontrer d’anciens comparses des Cahiers vaudois, grande aventure éditoriale qui a réuni entre 1914 et 1920 la fine fleur des artistes romands de Ramuz à Charles-Albert Cingria.

Au début des années 30, Géa Augsbourg s’installe à Paris où ses dessins sont remarqués, le réorientant vers une carrière de dessinateur de presse. Entre le milieu des années 30 et la déclaration de guerre, il place ses dessins tant dans la grande presse (Paris soir) que dans des publications culturelles (La Semaine à Paris, Comoedia, Les Nouvelles littéraires). Il se spécialise rapidement dans les sujets littéraires: portraits, illustrations d’enquêtes ou de textes. Il y rencontre de nombreux écrivains : Max Jacob, Jean Follain ou André Gide. Sa vie, partagée entre Paris et son pays d’origine, croise ainsi celle de nombreuses personnalités artistiques de premier plan.

Augsbourg est un dessinateur-né. Il a fait du café, vaudois ou parisien, son second atelier. Un lieu de convivialité, emblématique d’une œuvre et d’une carrière toutes entières placées sous le signe des rencontres, des invitations et des collaborations les plus diverses. Faire le portrait des gens et des lieux, dans l’instant et dans la durée, saisir en eux ce qu’il y a d’essentiel pour en donner l’esquisse en quelques traits elliptiques, dans la pure netteté du noir et du blanc : tel est l’idéal auquel Géa Augsbourg a tendu tout au long de sa carrière de dessinateur.

En 1974, il décède à Prilly.

Illustrations

Remerciements

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