Plumes croisées | Violence et corruption en Amérique centrale

5 mars au 12 mai 2013

L’exposition

Réalisée en partenariat avec Patrick Chappatte, le DFAE – Département fédéral des affaires étrangères, le FIFDH – Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains et la Maison du Dessin de Presse à Morges, l’exposition « Plumes Croisées » dénonce l’actualité cinglante qui dévaste les États d’Amérique centrale.

La nouvelle exposition de la Maison du Dessin de Presse à Morges dénonce sous les traits de douze dessinateurs de presse – Chappatte, Alecus, Banegas, Filochofo, Fo, JotaCé, Juan Pensamiento, Ham, La Matraca, McDonald, Otto et Salomón – la violence et la corruption qui sévissent dans trois pays d’Amérique centrale: Guatemala, Honduras et Salvador. Avec une moyenne de quinze meurtres par jour, ces pays sont classés parmi ceux ayant un taux d’homicide volontaire les plus élevés du monde. Cet accochage donne ainsi un éclairage sur deux fléaux qui ravagent une des régions les plus dangereuses du globe. Une façon d’interroger le rôle de la caricature politique comme médiateur de dialogue et de tolérance.

En parallèle, une sélection de dessins est également présentée dans le cadre du Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains du 1er au 10 mars 2013 à la Maison des arts du Grütli à Genève. Les œuvres ont été réalisées dans le cadre d’un atelier coordonné par Patrick Chappatte avec neuf des douze caricaturistes de ces pays. Une aventure que le dessinateur suisse relate dans un BD reportage intitulé « Guatemala : l’autre guerre » et qui y sera également présenté.

Plumes Croisées

Depuis quelques années, le Département fédéral des affaires étrangères a développé, en collaboration avec Patrick Chappatte, des projets de coopération dans divers pays du monde. Ces « Plumes croisées » ont émergé sous forme d’ateliers, avec des dessinateurs professionnels, en Serbie, en Côte d’Ivoire, au Kenya et au Liban. Ils sont destinés à promouvoir la caricature et le dessin de presse comme des outils de sensibilisation accessible à tous, contribuant à la tolérance et à la défense de la dignité humaine. Pour leur cinquième collaboration, le DFAE et Patrick Chappatte se sont focalisés sur l’Amérique centrale. A l’issue d’un voyage au Guatemala en mars 2012, le dessinateur suisse a animé un atelier avec des caricaturistes locaux autour des thèmes de la violence et de la corruption. Les dessins résultant de cette rencontre ont été réunis dans un calendrier 2013 édité par l’Ambassade suisse.

Violence et corruption en Amérique centrale

La violence et la corruption sont deux fléaux sociaux inéluctablement liés. La corruption entraine la violence, et vice et versa. Ils se répondent, se font face et coexistent souvent dans un contexte socio-économique fragile où s’accumulent la pauvreté, la précarité et l’insécurité. Ces phénomènes gangrènent l’Etat de droit et mettent en péril la démocratie.

En Amérique centrale, la formation de gangs (maras) renforce et perpétue une situation qui met surtout en danger une partie de la jeunesse. Face à une politique excessivement répressive et corrompue, la violence et le conflit se fondent dans le quotidien de la population qui survit dans une peur perpétuelle. Ils existent néanmoins des tentatives de récupération et d’intégration des jeunes mareros le plus souvent livrés à eux-mêmes.

Jeunes Républiques présidentielles démocratiques, le Guatemala, le Honduras et le Salvador constituent trois des territoires les plus violents au monde. Ils se révèlent plus dangereux que certaines zones de guerre. La violence y est devenue quotidienne, et même pire, banale ! Crime organisé, corruption, violence juvénile, pauvreté expliquent un niveau de criminalité qui depuis plusieurs années atteint son paroxysme. Avec des totaux annuels qui varient entre 7’104 (Honduras), 4’308 (Salvador) et 5’681 meurtres (Guatemala), ces trois États d’Amérique centrale sont classés parmi les dix pays ayant le plus haut taux d’homicides par l’office des Nations unies contre la drogue et le crime. Des chiffres qui, pour des Européens, semblent surréalistes et inimaginables. D’autant plus, que cette réalité est peu relayée par les médias occidentaux. À titre comparatif, la Suisse apparaît en bas de l’échelle comme l’un des pays les plus sûrs du monde.

Illustrations

Remerciements

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