Albert Dubout | Le Génie sous la loupe

L’exposition

Amateur de foules et connu pour son trait minutieux, Dubout représente la vie dans ses moindres détails, dans un langage bien à lui, celui du grotesque et de l’excès, entre douceur et férocité. Afin de faire découvrir le travail satirique de cet artiste influent dès les années 1930, la Maison du Dessin de Presse présente une sélection de lithographies et aquarelles. Une exposition qui revisite l’oeuvre de l’un des dessinateurs de presse français des plus prolifiques du 20ème siècle.

Biographie

Né en 1905 à Marseille, Albert Dubout passe une grande partie de son enfance à Nîmes. Il garde de cette ville, une passion pour la tauromachie qui s’accompagne du rêve de devenir torero. Il se consacre au dessin de façon plus assidue une fois entré à l’Ecole des Beaux-arts de Montpellier.

Rapidement, l’aisance dans le trait se confirme : ses carnets de croquis portent les traces de silhouettes remarquables. A vingt ans, il s’installe à Paris et, fasciné par la foule, il l’observe et la dessine. Il se spécialise dans le dessin de presse et connaît dès lors une certaine notoriété publique où s’ensuit de nombreuses collaborations avec des journaux et des magazines. En 1929, sous les conseils de Philippe Soupeault, directeur des Editions Kra, Dubout illustre certains classiques de la littérature : Le Barbier de Séville, Carmen, Gargantua, etc.

Après l’univers du livre, il s’oriente vers le cinéma, il réalise sa première affiche, en 1936, pour le film de Marcel Pagnol, César, suivi de Marius et de Fanny. Il expérimente également le dessin animé. En 1953, son nom apparaît dans le Larousse. En 1965, suite à la demande de Frédéric Dard, Dubout illustre Les aventures du Commissaire San Antonio. C’est dans la région du midi de la France, à Saint-Aunès, qu’Albert Dubout disparaît en 1976.

Dubout et le dessin de presse

Bien qu’apprécié par le grand public, le dessin de presse est une discipline qui peine à trouver une assise dans le patrimoine culturel. Albert Dubout a contribué à une certaine reconnaissance de la discipline et a inspiré, par son style et son ton caustique, de nombreux dessinateurs contemporains. Certains lui reconnaissent même une paternité artistique comme Plantu, Cabu, Burki ou Wolinski.

Il a rencontré, au travers de ce média, un succès immédiat qui lui a ouvert les portes de plus d’une soixantaine de journaux et de magazines à grand tirage : Le Rire, L’Intransigeant, Fantasio, Ric et Rac, Ici Paris, Marianne …

Dubout évoque par des moyens simples la vie sous un angle comique et grotesque. Il en ressort souvent la bêtise, la vanité ou la négligence de certaines attitudes humaines. Des tableaux qui oscillent entre la comédie et la tragédie.

Illustrations