Raymond Burki | Chefs-d’œuvre en péril

1er décembre 2010 au 27 février 2011

L’exposition

Chefs-d’œuvre en péril

Montrés pour la première fois au public, ces « chefs-d’œuvre en péril » revisitent les peintures célèbres des grands maîtres. Publiés entre 2008 et 2010 dans l’édition du week-end du « 24heures », ces dessins sont également parus dans le recueil annuel « Burki 09 ». Passionné d’art, le dessinateur détourne l’œuvre originale pour représenter une personnalité qui marque l’actualité du moment. Au risque d’être obsolètes, ces pastiches, grâce à leur pouvoir référentiel, revêtent un caractère atemporel où se mélange passé et présent.

Un faussaire affirmé

« Gamin, j’adorais recopier des tableaux. Je me suis mis ces barrières, cette exigence, pour retrouver le plaisir de me plonger dans des œuvres extraordinaires » explique celui qui cherche à imiter l’audace et la technique des Matisse, Cezanne, Picasso et autres génies du pinceau. Le dessinateur s’inspire des tableaux célèbres pour amener sa touche d’humour et son ton décalé. Loin de la copie plagiée, Burki avoue ouvertement l’emprunt. Chaque dessin, signé de l’artiste, comporte la mention « d’après » accolée au nom du peintre imité. Une manière de se réinventer après plus de trois décennies de bons et loyaux dessins humoristiques.

Le dessin de presse autrement

La démarche originale de Burki initie une nouvelle forme d’expression de l’actualité. Le dessin de presse n’est plus seulement la caricature d’une information, mais reproduit des images qui font appel à la mémoire collective et aux connaissances culturelles du lecteur. C’est grâce à ces deux dimensions (actualité/référence picturale) que le message satirique peut être clairement décodé. L’exposition présentée à Morges joue du temps des grands, au passé comme au présent, pour créer une interaction directe avec le public. Au spectateur finalement d’apprécier la référence et l’ironie des détournements.

Biographie

Yeux bleus et casquette sombre, Raymond Burki arbore une allure bien connue du paysage éditorial romand. Ce lausannois, né un 2 septembre 1949, exprime depuis son plus jeune âge une vocation pour les arts graphiques. Après une formation de retoucheur-photographe, il s’exile à Paris durant un an. Il regagne ensuite Lausanne où il débute sa carrière de dessinateur de presse. En 1976, il envoie deux dessins à la « Tribune », devenue « le Matin ». Edités par le quotidien, ses dessins sont remarqués par Jean-Marie Vaudoz, rédacteur en chef de « 24heures », qui l’engage.

Dessinateur attitré du journal vaudois depuis 1976, il obtient sa carte de presse en 1985. Durant ces 34 dernières années, il a offert aux lecteurs romands son trait d’union entre l’art et le journalisme. Burki se sent, néanmoins, « plus artiste que journaliste ». Lauréat de nombreux prix qui ont reconnu son talent et consacré sa carrière, il reçoit en 2003 le grand prix de la Fondation vaudoise pour la culture pour la promotion et la création artistiques. En parallèle à cette exposition, le dessinateur présente également son traditionnel recueil de dessins satiriques, « Burki 10 ».

Illustrations

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